Mobilisation contre le projet de loi bioéthique

Dans l’Yonne, les militants contre la PMA sans père

et la GPA font monter la pression

Le 30 novembre 2019


Alors que l’examen du projet de loi bioéthique commence en commission spéciale au Sénat, les défenseurs des droits des enfants dans l’Yonne ont organisé plusieurs piquets de mobilisation ce week-end du 30 novembre-1er décembre, à Auxerre et Sens


Organisée par plus d’une vingtaine d’associations rassemblées sous le label « Marchons Enfants ! », cette mobilisation inédite organisée partout en France s’est tenue aujourd’hui et se poursuivra demain, dimanche 1er décembre. Pour les militants et sympathisants du mouvement social, l’objectif est de s’adresser aux Français : informer, décrypter et inviter d’ores et déjà à se mobiliser pour la grande manifestation nationale et unitaire qui se tiendra à Paris le dimanche 19 janvier 2020.


Situés en centre-ville, et sur les marchés, les piquets de mobilisations ont permis aux militants d’échanger de manière informelle, de distribuer des tracts et de faire signer des pétitions contre le projet de loi bioéthique. Dans l’Yonne, ce sont plus de 4000 tracts-argumentaires pour la manifestation du 19 janvier qui seront distribués tout au long de ce week-end de mobilisation. À Sens une banderole a été déployée pour interpeller la député Mme Crouzet qui est la seule député du département favorable au projet de loi.


Alors que l’on vient de célébrer le 30e anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, la manif pour tous Yonne rappelle que son article 7 stipule que « les enfants ont le droit de connaître leurs parents, et dans la mesure du possible, d’être élevés par eux. ». Et contrairement à ce que certains tentent de faire croire, les « parents » désignent bien, dans ce paragraphe de la Convention qui concerne la naissance de l’enfant, ceux dont il est né, son père et sa mère. Signataire de cette convention, contraignante juridiquement, la France ne peut donc pas autoriser la PMA sans père. Cette mesure phare du projet de loi bioéthique prévoit en effet de priver délibérément de père des enfants nés par PMA. En outre, selon un sondage Ifop réalisé pour les AFC en septembre dernier, 82% des Français estiment que « les enfants nés par PMA ont le droit d’avoir un père et une mère ». Sur les piquets de mobilisation, l’injustice et l’inégalité de cette mesure soulèvent l’indignation, tout comme le remboursement de la PMA sans père par la sécurité sociale, également prévue dans le projet de loi.


Autre sujet d’inquiétude, la GPA

La pratique des mères porteuses est intolérable. Elle est d’ailleurs interdite en France. Mais le débat est déjà sur la scène, comme l’a notamment montré l’adoption d’un amendement en faveur de la reconnaissance automatique des GPA réalisée à l’étranger. S’il a été finalement rejeté, cet amendement montre bien que la création d’une filiation d’intention ouvre aussi la porte à la GPA et qu’elle fait bien partie des enjeux du projet de loi bioéthique. Pour la manif pour tous Yonne, si la GPA doit bien évidemment rester interdite en France, elle doit aussi être combattue partout dans le monde : la dignité des femmes et des enfants n’a pas de frontière et la France, patrie des droits de l’Homme, doit urgemment agir en ce sens au niveau international.


Tous à Paris le 19 janvier

Une nouvelle manifestation Marchons Enfants ! unitaire et nationale contre le projet de loi bioéthique aura lieu le dimanche 19 janvier à Paris, à la veille de l’ouverture du débat en 1ère lecture en séance publique au Sénat. Les réservations des places dans les bus sont déjà ouvertes. Après le succès de la 1ère manifestation le 6 octobre dernier, qualifiée par les organisateurs de « manifestation d’avertissement », la participation s’annonce encore plus massive. Au-delà de la traditionnelle guerre des chiffres, la manifestation du 6 octobre a déjà été unanimement reconnue comme celle ayant rassemblé le plus de monde depuis le début du quinquennat. Cette démonstration de force s’est par ailleurs déroulée dans le plus grand calme et sans le moindre débordement, ce qui tranche avec le contexte social ambiant. Le gouvernement et le Président de la République vont-ils prendre le risque de continuer à faire la sourde oreille ? Cette voie de l’indifférence, teintée de mépris et de déni, est celle de la hollandisation. A bon entendeur...